Ces sorties s’accompagnent aussi d’une sensibilisation à l’alimentation des enfants, à l’importance de la vaccination, à la planification familiale et aux accouchements assistés. Il est donc important que les personnes ayant des besoins médicaux ne soient pas les seules à se présenter au rendez-vous, mais que le plus grand nombre possible de personnes soient présentes pour recevoir des informations médicales.
« Chaque mois, le·la chef·fe du centre de santé m’appelle pour m’informer de l’arrivée de l’équipe médicale. Je passe à mon tour le message aux chef·fes des villages concernés. Pour transmettre l’information à la population, ces dernier·es utilisent le mégaphone de la mosquée et vont à pied prévenir les autres. Ensuite, tout le monde se rassemble ici lors de la venue des agent·es de santé », nous raconte Mamata Idé, responsable du poste de santé d’Alfaguey Belandé.
Depuis la création du poste de santé en 2007, Mamata Idé y travaille seule pour une population de plus de 2.000 personnes. Cela représente une charge de travail importante, surtout pendant la saison des pluies où le paludisme fait rage.
« Je suis la seule agente de santé travaillant à ce poste, mais je suis assistée par deux sages femmes. Sans les visites mensuelles des équipes mobiles, je n’aurais pas pu tenir le coup. Elles renforcent notre équipe et nous apportent du matériel tel que du gaz pour le petit réfrigérateur où sont conservés, entre autres, les vaccins contre la rougeole. Si elles ne viennent pas, les gens doivent marcher jusqu’au centre de santé de Tanda, ce qui représente 24 kilomètres aller-retour. »
Oumarou Garba, le maire d’un village de l’île de Lété, située au milieu du fleuve Niger, est également impatient de voir arriver les équipes de santé. « Auparavant, nous devions nous rendre à Gaya pour obtenir une aide médicale, soit à une distance de 40 km sur le continent », nous dit-il.
« Nous utilisions une charrette tirée par un âne. Aujourd’hui, les équipes médicales viennent directement sur l’île. Elles soignent les malades et assistent les femmes enceintes ; depuis, l’état de santé général de mes concitoyens et concitoyennes s’est nettement amélioré. »