Ce projet implique de nombreux acteurs. Qui sont-ils et comment assurez-vous une collaboration harmonieuse?
Effectivement, de nombreux acteurs publics et privés participent au projet, en Belgique et au Bénin. Sans les citer tous, je pointerai les plus importants. D’une part, deux entreprises technologiques privées sont impliquées dans le projet. Ici, au Bénin, la startup Global Partners est chargée de mettre en place les outils technologiques nécessaires à l’interprétation des images récoltées par les drones. Elle bénéficie d’un accompagnement de VITO, un centre de recherche belge spécialisée dans le développement de solutions basées sur l’imagerie aérienne, qui s’occupe aussi de l’assurance qualité des solutions développées. Enabel finance la mise en place de la solution, notamment le développement des algorithmes nécessaires à l’interprétation des images.
Le pilotage de l’initiative est, quant à lui, assuré par un groupe de référence constitué du programme DEFIA, de l’Association Interprofessionnelle d’Ananas du Bénin et du ministère béninois en charge de l’Agriculture par le biais de l’agence territoriale de développement agricole et de la Direction des systèmes d’information. Cette implication est cruciale à nos yeux, car elle constitue une condition essentielle de la pérennisation du dispositif. Enfin, nous collaborons aussi avec une ONG appelée TechnoServe, qui conduit un projet similaire dans la filière anacarde (noix de cajou) au Bénin dans le cadre du programme Wehubit. Ce programme mis en œuvre par Enabel investit dans des projets numériques à fort impact.
Enabel joue aussi un rôle de facilitateur. Notre but est d’éviter les doublons et de faire en sorte que le travail de chaque acteur soit complémentaire à celui des autres. Lorsque notre intervention sera terminée, la responsabilité de cette solution sera entre les mains de l’agence territoriale de développement agricole, dont les agents iront vers les producteurs pour leur fournir ces conseils.
Vous insistez sur la nécessité d’arriver à une solution rentable pour toutes les parties impliquées. En quoi est-ce important?
L’accessibilité financière de la solution est la principale garante de sa pérennité. Le fait que le producteur puisse bénéficier de ce service à un coût abordable, surtout au regard du gain de productivité et de l’accès à de nouveaux marchés, permet de retirer un premier obstacle à la pérennisation. Si la solution s’autofinance, alors elle n’est pas dépendante de la disponibilité d’un financement externe. Idem pour les acteurs du secteur privé: si la rentabilité est au rendez-vous, la question de la pérennité est vite résolue!
Endosser le coût de développement de l’algorithme a permis d’assurer cette rentabilité pour toutes les parties et financer la partie expérimentale inhérente à toute activité d’innovation. Par ailleurs, les solutions mises en place pour la filière ananas peuvent sans doute s’appliquer à d’autres filières ou être utilisées dans d’autres pays, ce qui assure à la startup béninoise de nouvelles opportunités de développement et bien sûr de business. Tout le monde est gagnant!
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