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28 octobre 2025
Communiquer au-delà des cultures
Entretien avec Annelies Van Erp – Ancienne experte junior au Burkina Faso
Aujourd’hui, Annelies combine ses deux grands centres d’intérêt dans un seul emploi : en tant que responsable des relations presse au sein de l’ONG Search for Common Ground, elle travaille à la croisée des médias et de la coopération internationale. En 2016, elle a quitté son poste de journaliste chez Knack online pour rejoindre Vétérinaires Sans Frontières via le programme Junior. Un choix qu’elle ne regrette pas.
Lorsque Annelies (36 ans) est partie pour deux ans au Burkina Faso à l’âge de 28 ans, elle avait déjà une solide expérience en tant que journaliste. « Avant de commencer mon travail au Burkina, j’ai travaillé comme journaliste pour le site web de Knack, où je m’occupais principalement de l’actualité internationale », explique-t-elle. Cette expérience lui a été très utile lorsqu’elle a commencé à travailler comme chargée de communication chez Vétérinaires Sans Frontières.
Annelies avait un double rôle : d’une part, informer le public belge sur le fonctionnement de l’organisation et, d’autre part, mettre en place une stratégie de communication durable pour l’équipe locale. « Il n’y avait pas de chargé.e de communication fixe sur place, nous n’en avions pas les moyens, il était donc important que je laisse quelque chose derrière moi pour que mes collègues puissent continuer après mon départ », explique-t-elle.
Son expérience journalistique lui a donné une longueur d’avance dans la conduite d’entretiens et la transmission claire de messages, mais elle s’est rapidement rendu compte que la communication dans un contexte de développement international implique d’autres sensibilités. « En tant que femme blanche originaire de Belgique qui pose des questions à des personnes du Burkina, il faut être conscient des rapports de force et de la perception qui les entoure. C’est pourquoi j’ai choisi au début de surtout observer : comment les gens travaillent-ils ici; comment mes collègues s’y prennent-ils; quelles sont les règles tacites ? »

Gérer consciemment les rapports de force
La gestion consciente de ces rapports est devenue un élément important de son apprentissage. « J’ai toujours essayé de laisser de la place aux questions de nos partenaires. À la fin de chaque entretien, je leur demandais aussi explicitement s’ils souhaitaient ajouter quelque chose. Si je leur demandais de me raconter leur histoire, il était logique qu’ils aient aussi quelque chose en retour. C’est pourquoi nous avons partagé les résultats finaux des entretiens avec les personnes avec lesquelles j’avais discuté. Nous imprimions des photos et des récits et les affichions dans les bureaux de nos partenaires burkinabés à la campagne. Ils pouvaient ainsi voir ce que leur contribution avait permis de réaliser. »
Après sa mission au Burkina Faso, Annelies a travaillé pendant quatre ans pour Memisa, à nouveau en tant que chargée de communication. « Je suis devenue plus autonome et j’ai appris à relativiser. Au Burkina, vous pouvez avoir un plan très précis, mais si les routes sont impraticables à cause de la saison des pluies, vous devez simplement vous réorganiser. Vous ne contrôlez pas tout, et vous devez l’accepter. »
Sur le plan personnel également, elle garde de beaux souvenirs de son séjour au Burkina Faso. « Mon passage chez Vétérinaires Sans Frontières m’a permis de nouer une très belle amitié . Je lui ai rendu visite plus tard, et elle est également venue me voir en Belgique. »

Contact avec les journalistes et échanges internationaux
Aujourd’hui, Annelies travaille chez Search for Common Ground, une organisation qui s’engage en faveur de la paix par le dialogue et la médiation des conflits. « Mon expérience journalistique m’est à nouveau très utile. Je suis responsable des relations presse et j’ai de nombreux contacts avec les journalistes. Parallèlement, je supervise un collègue à Bruxelles et je fais partie d’un réseau de chargés de communication dans différents pays. Ces échanges internationaux entre collègues sont très enrichissants. »
Retenterait-elle l’expérience ? « Sans hésiter ! J’ai eu l’occasion de découvrir si la coopération internationale me convenait vraiment. Et la réponse est clairement oui. »
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