La science au service du climat

Boat at sunset on Lake Tanganyika

Avec 18 % des réserves mondiales d’eau douce, le bassin versant des lacs Tanganyika et Kivu joue un rôle crucial à l’échelle mondiale. Il constitue une ressource vitale pour près de huit millions de personnes vivant sur leurs rives, tout en abritant l’un des écosystèmes les plus riches en biodiversité.

 

Cependant, ces ressources naturelles subissent une pression croissante, accentuée par la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes. Le projet TAKIWAMA (Tanganyika Kivu Water Management Project), une initiative européenne mise en œuvre par Enabel et la GIZ, vise à assurer une gestion pérenne de ces ressources, à préserver les écosystèmes et à assurer un avenir durable aux habitant·es de la région.

 

Soutenir la gestion transfrontalière des ressources


Depuis 2019, Enabel travaille en étroite collaboration avec l’Autorité du Lac Tanganyika (ALT), qui réunit les quatre pays riverains du lac – la Tanzanie, la République démocratique du Congo, la Zambie et le Burundi – pour mettre en place un réseau de surveillance environnementale des eaux du lac.

Lors de la première phase du projet, quatre laboratoires régionaux ont été réhabilités et équipés afin d’améliorer l’analyse de la qualité des eaux, tandis que les méthodes de suivi et de traitement des données ont été harmonisées. La station d’épuration de Bujumbura au Burundi, seule infrastructure d’assainissement du lac Tanganyika, a été renforcée, et des actions ont été menées pour améliorer la gestion des déchets solides à Kigoma, en Tanzanie, permettant ainsi de réduire la pollution d’origine humaine.

Forte de ces avancées, la seconde phase du projet vise à élargir ces initiatives tout en renforçant leur dimension scientifique. L’objectif est d’optimiser le réseau de suivi de la qualité des eaux en développant de nouveaux centres de surveillance environnementale.

Man sorting waste into four colored bins
A Kigoma, en Tanzanie, nous améliorons la gestion des déchets solides
pour réduire la pollution d’origine humaine.

 

Une approche scientifique internationale


Surveiller un écosystème aussi vaste et complexe que les lacs Tanganyika et Kivu nécessite une expertise approfondie et une coopération scientifique renforcée. TAKIWAMA s’appuie sur un réseau de centres de recherche et d’universités, combinant des compétences locales et internationales.

En plus des collaborations déjà établies avec les institutions et organismes des pays riverains, le projet s’appuie sur un large partenariat scientifique, dont le Centre commun de recherche de l’Union européenne, l’Université de Liège, l’Université de Milano-Bicocca, l’Université du Burundi et la Société zoologique de Francfort.

À l’occasion de la COP29, la Région wallonne a annoncé son soutien à la préservation des deux lacs, via un financement de deux millions d’euros : ceci permettra la construction de deux centres de surveillance environnementale et climatique situés à Nsumbu (Zambie) et à Kipili (Tanzanie). Parallèlement, le réseau de stations météorologiques autour du lac sera étendu et modernisé, et des équipements seront acquis pour améliorer le suivi de la biodiversité.

« Cette collaboration avec Enabel s’inscrit pleinement dans notre mission de mettre à disposition des données et des services géographiques de qualité pour répondre à des enjeux globaux. En travaillant sur le projet TAKIWAMA, nous partageons notre expertise au-delà de nos frontières et participons à renforcer la capacité des partenaires locaux, notamment dans le domaine de la Géodésie. » déclare Ingrid Vanden Berghe, Administratrice générale de l’Institut Géographique National.

 

Mieux comprendre pour mieux agir


Face à la montée importante du niveau du lac – et ses effets dévastateurs sur les habitant·es, les zones agricoles et les infrastructures – comprendre et anticiper ces variations est une priorité afin de mieux protéger les populations et leur environnement.

Enabel collaborera avec l’Institut Géographique National belge pour harmoniser les réseaux topographiques des pays riverains, et analyser les impacts environnementaux des inondations et de l’érosion des sols. Ces études permettront d’évaluer les risques et d’orienter les politiques publiques afin d’assurer la préservation des lacs sur le long terme.

Les défis restent nombreux, mais l’émergence d’un réseau scientifique solide et la mobilisation d’acteurs locaux et internationaux sont des signes encourageants. À travers une approche fondée sur la science et la coopération internationale, TAKIWAMA illustre l’importance d’une action collective face aux enjeux climatiques et environnementaux – démontrant que la préservation des ressources naturelles passe par une coordination efficace entre les États, la communauté scientifique internationale et les populations locales.

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