Le Prix Awa 2024 récompense 4 cheffes d’entreprises africaines inspirantes

Lundi 25 novembre, le ministre de la coopération au développement Frank Vandenbroucke remettra le Prix Awa à quatre entrepreneures inspirantes de Côte d’Ivoire, d’Ouganda et du Niger. L’Agence belge de développement Enabel a créé le prix Awa en 2022 afin de soutenir et mettre en lumière l’entrepreneuriat des femmes en Afrique et au Proche-Orient. Cette troisième édition du prix récompense des initiatives de premier plan dans les industries culturelles et créatives. 1313 femmes issues de 18 pays ont présenté leurs projets dans quatre catégories : start-up, scale-up, innovation et prix du public.

Voici les quatre lauréates :

• Sonia Guiza, originaire de Côte d’Ivoire, remporte le prix ‘Start-up’. Avec Lagozi Entertainment, elle fait rayonner le cinéma africain au-delà des grandes villes et des frontières. Que ce soit par des projections en salles, des caravanes itinérantes en zones rurales, ou encore par la distribution auprès des chaînes de télévision et des plateformes de Video-on-demand, Lagozi Entertainment met en lumière le cinéma africain, permettant ainsi à un large public d’accéder à ce précieux patrimoine culturel.
• Janet Kabugho, originaire d’Ouganda, remporte le prix ‘Scale-up’. Issue d’un milieu modeste, elle a pu s’émanciper grâce à l’artisanat. Après des études à Kampala, elle a décidé d’agir en faveur des personnes déplacées. C’est ainsi qu’elle a fondé le Skills Centrum Rwenzori, qui forme les femmes rurales aux techniques de tressage et de fabrication d’objects artisanaux.
• Adja Soro, originaire de Côte d’Ivoire, remporte le prix ‘Innovation’. Active dans la microfinance, l’entrepreneure a fait de sa passion, l’animation, une opportunité économique. Elle a ainsi fondé son entreprise, le Studio Kä. Cette boîte de production conçoit et produit longs métrages et séries qui racontent des histoires authentiques et inspirantes, distribués à la télévision, sur les plateformes de streaming ou encore dans les cinémas.
• Aïcha Macky, originaire du Niger, remporte le prix du public. Enfant, elle se passionnait déjà pour le jeu et la mise en scène. Devenue réalisatrice, elle a transformé cet amour en vocation en créant Tabou Production, une maison de production dédiée aux sujets sensibles. Elle diffuse ses reportages dans des lieux peu conventionnels, tels que les écoles, les lieux de culte ou les gares routières, afin de toucher un public large et de susciter des dialogues là où ils sont souvent absents.

« Aujourd’hui, les femmes entrepreneures sont toujours confrontées à des défis majeurs, » déclare Frank Vandenbroucke, ministre de la coopération au développement. « De l’accès limité au financement aux préjugés et aux stéréotypes, le chemin de la réussite est souvent semé d’embûches. Nous devons donc rester déterminés à soutenir l’entrepreneuriat féminin par des politiques fortes qui favorisent l’égalité des chances, par la création et le renforcement de réseaux et de programmes de mentorat pour les filles et les femmes, et par la célébration de réussites telles que le prix AWA. »

Un accompagnement sur mesure

Le prix remporté par les lauréates du Prix Awa 2024 leur permettra de faire croître leur entreprise et d’amplifier leurs impacts positifs au sein de leurs communautés et au-delà. Grâce à ce soutien, elles pourront étendre leurs activités, créer davantage d’emplois, renforcer leur contribution à l’économie locale et promouvoir des initiatives durables et inclusives. Cet accompagnement les aidera également à surmonter des obstacles structurels, en favorisant l’accès aux ressources, aux réseaux et aux marchés internationaux, et en inspirant d’autres femmes à s’engager dans des parcours entrepreneuriaux transformateurs.

Un parcours interactif

Pendant la soirée de remise de prix, les participants pourront se plonger dans les effets concrets de la coopération internationale belge. En plus des reportages, des témoignages et d’une exposition photo, une forte composante en nouvelles technologies, pilier essentiel de l’entrepreneuriat mondial, est mise en avant. Les participants pourront vivre une immersion ludique dans l’histoire du continent africain à travers des casques de réalité augmentée, explorant ainsi les récits et cultures de manière captivante. Une expérience unique leur permettra également de dialoguer en temps réel avec un avatar conversationnel de Miriam Makeba, la légendaire chanteuse africaine et porte-voix du mouvement anti-apartheid, qui incarne la fierté et la résilience du continent. Grâce à l’intelligence artificielle, cet avatar rendra hommage à son héritage, offrant une interaction vivante et inspirante.

L’entrepreneuriat, vecteur d’émancipation

Dans le monde, une entreprise sur trois est détenue par une femme. En Afrique subsaharienne, la plupart des travailleur·euses indépendant·es sont des femmes. Dans des sociétés où les perspectives de travail salarié sont limitées, voire inexistantes, l’entrepreneuriat est souvent le principal moyen de subsistance des hommes et des femmes. Pour ces dernières, il s’agit d’un levier d’autonomisation financière dont les effets positifs se font également sentir au sein de la famille. En effet, lorsqu’une femme a accès à l’entrepreneuriat, elle génère des revenus supplémentaires pour son ménage, renforce sa position au sein de la famille et participe au développement socio-économique de sa communauté.

16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre

Coïncidant avec le lancement des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, cet événement vise également à mettre en lumière le rôle essentiel de l’entrepreneuriat comme levier d’autonomisation pour les femmes. Confrontées à la violence économique, aux obstacles à l’accès à la formation, aux normes sociales restrictives et aux législations discriminatoires, les quatre lauréates illustrent avec force que l’entrepreneuriat peut être une voie pour briser le cycle des violences et offrir des perspectives d’indépendance et de résilience. Leur réussite incarne l’impact positif de l’entrepreneuriat des femmes dans la lutte contre les inégalités, inspirant ainsi d’autres femmes à travers le monde.

Présentes à la cérémonie, quatre entrepreneures récompensées les années précédentes témoigneront de leur expérience. « A travers le Prix Awa, a déclaré Aminata Simpara, lauréate du Prix Awa 2022 dans la catégorie ‘Start-up’, on m’a offert non seulement des outils concrets, des formations, des stratégies, mais aussi un espace pour rêver grand tout en restant ancré dans la réalité. Depuis ma victoire, j’ai ainsi pu augmenter mon impact en sensibilisant encore plus de jeunes filles et garçons à la thématique de l’hygiène menstruelle. »

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