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18 décembre 2025
Enabel et la Région wallonne unissent leurs forces pour une gestion durable de l’eau en Tunisie
Communiqué de presse
L’agence belge de coopération internationale Enabel et la Région wallonne, via l’Agence wallonne de l’Air et du Climat (AWAC), lancent une nouvelle phase de coopération internationale avec un projet centré sur la Gestion Equilibrée des Eaux Souterraines en Tunisie (projet GEEST). Ce partenariat, qui mobilise l’expertise de la Société Wallonne des Eaux (SWDE), s’inscrit dans la continuité d’initiatives menées ces dernières années au Sénégal, au Burundi, au Maroc et dans la région des Grands Lacs africains, illustrant la pertinence du modèle « Team Belgium » pour répondre aux défis climatiques mondiaux.
Un projet pilote pour la résilience hydrique
Le projet vise à renforcer les capacités du Ministère tunisien de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche (MARHP), en particulier la Direction Générale des Ressources en Eau (DGRE) et les Commissariats Régionaux au Développement Agricole (CRDA), pour une gestion durable, anticipative et basée sur les données des eaux souterraines, dans un contexte de surexploitation chronique (133 % en moyenne) et de pressions climatiques croissantes (sécheresse, baisse de recharge, salinisation). Doté d’un budget de 1,65 million d’euros sur 18 mois, le projet, dans cette phase pilote, ambitionne de tester et démontrer un modèle intégré de gestion des eaux souterraines, associant observation scientifique, gouvernance participative et innovation numérique, en vue d’une mise à l’échelle progressive au niveau national.
Une collaboration structurée et inclusive
La collaboration entre la Wallonie et Enabel repose sur une volonté commune de valoriser l’expertise publique wallonne en hydrogéologie, télémesure et gouvernance de la donnée, tout en renforçant les capacités institutionnelles tunisiennes. La SWDE a apporté son savoir-faire technique, déjà éprouvé en Wallonie, pour la conception de la mise en place d’un réseau piézométrique automatisé et le développement d’une plateforme numérique de suivi des nappes.
Jean Van Wetter, CEO d’Enabel: « Ce projet illustre parfaitement le renforcement de notre partenariat avec la Région wallonne : en croisant l’expertise d’Enabel et de la SWDE, nous travaillons avec les autorités tunisiennes pour proposer des solutions cohérentes et durables pour une gestion équilibrée des eaux souterraines, dans un contexte marqué par les impacts du changement climatique. »
À la SWDE, nous considérons que l’expertise publique prend toute sa valeur lorsqu’elle s’inscrit dans un partenariat durable et un réel partage de compétences. Le projet GEEST illustre la capacité belge à conjuguer savoir-faire public et coopération internationale pour concevoir des solutions pertinentes, adaptées aux réalités locales — et dont les enseignements peuvent également inspirer et enrichir nos pratiques en Wallonie.
Le projet s’appuie également sur des partenaires académiques et scientifiques tels que l’Université de Liège (Gembloux Agro-Bio Tech), l’Institut National Agronomique de Tunisie (INAT) et l’Institution de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur Agricoles (IRESA), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) favorisant le transfert de compétences à la production de connaissances appliquées et à l’appui aux processus de décision publique à partir de données locales et satellitaires.
Des expériences internationales au service de la Tunisie
Le projet s’inscrit dans la lignée de projets menés par Enabel et la Wallonie en Afrique, notamment au Sénégal et le soutien au programme régional LATAWAMA/TAKIWAMA dans le bassin du lac Tanganyika et du lac Kivu. Ces expériences ont démontré l’efficacité d’une approche intégrée, associant expertise belge et coopération internationale, pour renforcer la résilience climatique et promouvoir une gestion durable des ressources naturelles.
Objectifs et résultats attendus
Le projet poursuit plusieurs objectifs majeurs :
- Renforcer les capacités de suivi et de gestion des eaux souterraines par l’installation de systèmes de télémesure, de compteurs intelligents et le développement d’une plateforme de partage d’information.
- Définir un modèle de gouvernance territorialisée et multisectorielle, élaboré de manière participative et inclusive, pour assurer un usage durable des eaux souterraines et faire face au changement climatique.
- Sensibiliser les acteurs politiques et le grand public à la préservation, la rationalisation de l’usage et la valorisation des ressources en eau, à travers des outils de communication innovants favorisant l’appropriation des enjeux climatiques.
Capitalisation et mise à l’échelle
La phase pilote à Kairouan (Tunisie centre) est conçue comme un laboratoire national, dont les résultats pourront être capitalisés et étendus à l’ensemble du territoire tunisien. Les connaissances générées seront structurées et diffusées sous forme de notes d’apprentissage, publications scientifiques et synthèses technico-économiques, afin de préparer une éventuelle extension nationale du dispositif. Cette dynamique de capitalisation positionne la phase pilote comme la première étape d’un programme national de long terme visant à renforcer la résilience hydrique de la Tunisie face aux impacts du changement climatique.
Un modèle reproductible et durable
En misant sur l’innovation, la transparence des données et la concertation territoriale, le projet entend démontrer la faisabilité d’une gestion concertée et équilibrée des eaux souterraines, transférable à d’autres contextes et pays. Il incarne la volonté de la Wallonie et d’Enabel de poursuivre une coopération structurée, inclusive et durable, au service de la résilience climatique et du développement équitable.